Dessiné à l'encre de Chine

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Le portrait de Jeanne Duval
dessiné par Charles Baudelaire
Tableau de 23 cm x 33 cm

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Le Portrait de Jeanne Duval : un dessin de Charles Baudelaire

De Charles Baudelaire, on retient aujourd’hui la sulfureuse poésie des Fleurs du Mal, œuvre de sa vie et recueil iconique de la littérature mondiale parue en 1857. Un ouvrage qui fit à ce point scandale que six des poèmes furent censurés par le tribunal de la Seine. Le goût et le talent du dandy parisien pour le dessin sont plus méconnus : pourtant journaliste spécialisé dans les arts, théoricien du modernisme ayant remarqué et aidé quelques-uns de ses grands représentants – Eugène Delacroix et Édouard Manet, notamment –, et aujourd’hui considéré comme le plus grand critique d’art de son temps, Baudelaire n’hésitait pas à troquer sa plume de critique et de poète pour le fusain, afin d’esquisser principalement des silhouettes, des portraits et des autoportraits.

C’est dans son recueil de fragments personnels, Mon cœur mis à nu, que Baudelaire évoque sa « grande, son unique, sa primitive passion » pour l’art, et sa volonté de « glorifier le culte des images ». Son éditeur et ami, Auguste Poulet-Malassis, jadis en possession de certains des dessins de son auteur, le décrit comme un artiste de l’improviste, tâchant de « soulager sa mémoire d'une physionomie définitivement accentuée et résumée dans son cerveau et la fixer en quelques traits décisifs », doté d’un « don d’expression vivante et sommaire ».

Jeanne Duval, un portrait dessiné par Charles Baudelaire

Jeanne Duval, la muse du poète

Ainsi aime-t-il particulièrement saisir les traits, fort beaux, de sa maîtresse Jeanne Duval, rencontrée en 1842, alors qu’il n’a que vingt et un ans. Les informations concernant la mystérieuse actrice, qui serait née à Haïti et jadis surnommée « La Vénus noire », sont minces. Jeanne Duval – son patronyme même suscite encore des interrogations – entretiendra avec Baudelaire une longue et intense liaison, ponctuée de séparations, de retrouvailles et de courriers aujourd’hui malheureusement détruits.

Elle a été la muse et l’obsession du poète, lui inspirant au sein des Fleurs du Mal un cycle de dix-huit poèmes inoubliables, tels que « La Chevelure », « Avec ses vêtements ondoyants et nacrés », « Le Chat », « Je te donne ces vers afin que si mon nom » ou encore « Les Bijoux », qui compte parmi ceux censurés à la sortie du recueil.

Dessiné à l'encre de Chine

Ce splendide dessin à la plume et à l’encre de Chine, daté du 27 février 1865 par Auguste Poulet-Malassis, a été vendu à l’Hôtel Drouot en 1988 et est aujourd’hui conservé dans la collection de dessins du Musée d’Orsay.

On peut lire ces quelques mots : Quaerens quem devoret, qui signifient en latin « cherchant quelqu'un à dévorer ». La description de Jeanne Duval en « bête dévorante » avait déjà été immortalisée plus tôt dans son poème désespéré « Le Vampire », où elle est cependant contrebalancée par l’amour du poète pour elle. Ce dessin, réalisé de tête plusieurs années après qu’il a cessé de vivre avec elle, est la preuve éclatante de la pérennité de cet amour pourtant équivoque.

Charles Baudelaire, pour qui le dessin était « une lutte entre la nature et l'artiste », avait-il percé à jour la véritable et troublante essence de son modèle aussi bien que ses sentiments pour elle ?

Cadre en bois, fabriqué en France.

Le document est présenté dans un tableau de 23 cm x 33 cm.

Chaque encadrement est assemblé à la main dans nos ateliers à Cambremer.